Que vous soyez un visiteur studieux préparant sa visite ou que vous cherchiez simplement à consolider vos connaissances historiques, voici quelques dates marquantes dans l’histoire du Domaine de Suscinio !
Les origines du château de Suscinio sont encore mal connues. Traditionnellement, on attribue sa construction à deux familles ducales : les Dreux puis les Montforts. Mais une tour carrée, aujourd’hui appelée Vieux Logis, pourrait être plus ancienne. C’est ce que semblent confirmer les récentes découvertes archéologiques : la présence d’un ancien manoir encore inconnu, qui pourrait être lié à cette tour.
Le duc de Bretagne Jean Ier Le Roux, de la famille de Dreux, serait à l’origine de la construction de la résidence ducale de Suscinio au début du 13e siècle. Aujourd’hui en ruines, elle fait l’objet de fouilles archéologiques depuis 2013. Le logis de 65 m de long ne comportait qu’un seul étage. Du fait des nombreux remaniements des siècles suivants, il est difficile d’en définir l’apparence exacte. Il s’agissait probablement d’une architecture assez luxueuse : les archéologues ont retrouvé des éléments de fenêtres qui pourraient révéler la présence d’une arcade abritée au décor soigné le long de la grande salle au premier étage.
A la fin du 14e siècle, le Duc Jean IV fait construire un nouveau logis, bien plus faste. Haut de trois étages, il est percé de nombreuses et grandes fenêtres à meneaux, illuminant les pièces de vie. C’est un logis très confortable, qui est augmenté de l’autre côté de la cour au début du 15e siècle par un vaste logis qui pourrait accueillir les invités de la cour ducale. Etuves, nombreuses latrines et cheminées monumentales témoignent du confort et du luxe de ces constructions.
Le logis Est, construit entre 1380 et 1394, œuvre de Jean IV le Bâtisseur.
Ces logis luxueux sont protégés par d’imposantes murailles, de hautes tours, et de profondes douves : le château de Suscinio est aussi un château fort. Archères, canonnières, et mâchicoulis servent la défense du château, en particulier du côté Nord, le plus susceptible d’être attaqué. Mais les murailles percées de grandes fenêtres limitent leur efficacité : cette architecture militaire serait-elle symbolique ? Bâti à la fin du Moyen-Age, le Château de Suscinio incarne une transition architecturale : il conserve l’architecture militaire et défensive du château fort médiéval, mais tend aussi vers l’architecture palatiale (confortable et luxueuse) de la Renaissance (16e siècle).
Le Logis Est vu depuis la cour d’honneur du château.
La plupart des matériaux proviennent de la Presqu’île de Rhuys. On y trouve du granite feuilleté (utilisé pour le parement des murs sous forme de moellons) ainsi que des forêts en abondance. Mais le granite feuilleté est friable. Pour les points de faiblesses des murs, comme les fenêtres, il faut une pierre plus solide : le granite à grain de Sarzeau. Ce granite permet de réaliser de belles pierres de tailles, mais est disponible en petite quantité, il est donc utilisé avec parcimonie.
Pour assembler ces pierres, on utilise du mortier, assemblage de sable, d’eau et de chaux. Mais la chaux s’obtient grâce au calcaire, qui n’est pas présent en Bretagne. Le duché fait alors commerce avec l’Aquitaine pour se procurer la précieuse roche, mais à Suscinio, on utilise également les coquilles d’huitres pour en extraire le calcaire et réaliser un mortier dit coquiller.
Entre granite feuilleté et granite à grains
Le domaine de Suscinio héberge l’un des plus grands châteaux de la région et est un incontournable du golfe du Morbihan.
Un lieu géré par la société Kléber Rossillon
Propriété du département du Morbihan
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